La preuve que la liberté existe est que le prisonnier est heureux de quitter sa prison.
La preuve que la liberté n’existe pas est que nous ne choisissons pas notre sexualité.
La preuve que la liberté existe est que je peux choisir entre le bien et le mal.
La preuve que la liberté n’existe pas est que la plupart du temps, et comme le dit Saint Paul, je ne fais pas ce que je veux et je fais ce que je ne veux pas.
La preuve que la liberté existe est que j’ai décidé d’écrire ce texte.
La preuve que la liberté n’existe pas est que j’ai plutôt l’impression que ça écrit en moi. Ca écrit en moi comme ça pense comme ça pisse comme ça saigne. Il y a un corps qui me fait faire des choses, ça je ne peux le nier. Peut-être me donne-t-il une âme. Peut-être cette âme croit-elle en Dieu. Peut-être ce Dieu m’aime-t-Il. Peut-être va-t-Il le prouver en m’envoyant un de ces jours la femme de ma vie. Peut-être aurais-je enfin le plaisir de participer à la Création. Plus je ferais l’amour, plus je rendrais grâce, ça aussi, j’en suis sûr. Pour l’instant, je suis plutôt en enfer – c’est-à-dire en moi-même, sans savoir de qui ou de quoi je suis fait. Et le pire, c’est que vous me dites, car je vous connais, que c’est moi qui l’ai choisi. Si je souffre, ma faute. Si je pleure, ma faute. Si je crève de chagrin, ma faute. Parce que paraît-il j’aurais pu faire autre chose. Parce que je suis « libre » et qu’il ne tient qu’à moi qu’à prendre ma vie en main. Si je suis gros, j’ai qu’à maigrir ! Si je suis malade, j’ai qu’à me soigner ! Si je suis pauvre, j’ai qu’à travailler plus ! Ah la liberté… Combien en avez-vous crucifiés grâce à elle ? C’est drôle, tant que je n’étais pas libre, je ne souffrais pas. Il a suffit d’un quart de seconde pour croire que je l’étais pour qu’une éternité de douleurs me tombe dessus. A moi qui n’avais rien demandé, sauf peut-être de rester dans ce rien réconfortant, Dieu m’a infligé la vie autant que la liberté. Me voilà embarqué dans un corps grotesque avec une âme tordue et lancé dans des situations dont j’ai en plus la responsabilité absolue ! Dieu connaît le nombre de mes cheveux mieux que moi mais c’est moi qui suis responsable de ma gueule et si, comme dit Sartre, à quarante ans ma gueule est une sale gueule, c’est à moi et rien qu’à moi que je la devrais. De ce point de vue, l’existentialisme ne change pas du catholicisme. La vie fait toujours aussi mal et la liberté n’en finit pas de nous coincer.
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Responsable, responsable, responsable ! Qu’est-ce que l’on a pu m’emmerder avec ça ! Enfant déjà, quand l’on me reprochait quelque chose, j’avais l’impression que l’on parlait à quelqu’un d’autre. C’est que je me sentais totalement étranger à mes actes. C’était lui qui avait fait cette bêtise ou dit ce gros mot mais c’était moi qui devais payer pour lui. Non seulement on me demandait de faire des choses, on me forçait même à les faire, mais en plus il fallait ensuite que cela soit moi qui les accepte et même les revendique ! Le comble, quand ça tournait mal, l’on me disait que c’était ma de faute. Mais ce n’était pas de ma faute du tout, c’était la faute de celui qui m’avait mis dans cette situation-là. Mon père, l’instituteur, mes camarades, les autres, Dieu. Mais moi, je n’étais pas plus responsable de cet acte-là que de celui de ma naissance. J’étais peut-être là, mais je n’avais strictement rien à voir avec tout ça. Je n’ai jamais rien eu à voir avec la vie, c’est ça que l’on n’a jamais compris. La vie ? C’est bon pour les esclaves ! Pas pour moi.
Plus tard, je devais être d’accord avec le marquis de Sade quand il dit qu’il n’y a aucune raison que nous soyons redevables au coup de rein que notre père donna un jour à notre mère. D’ailleurs, j’espère que mon père m’a éjaculé dans la douleur. Quant à ma mère, on a utilisé les forceps pour me faire sortir, c’est dire si j’étais motivé ! Je veux bien admettre que je suis venu à l’existence mais en toute innocence – c’est-à-dire hors de toute volonté personnelle – et il en sera ainsi pour le reste de ma vie. Ma seule liberté, c’est ma nature. Et si ma nature me prédispose à tuer ou à violer, je ne vois pas pourquoi je me retiendrais. Certes, les lois et les châtiments peuvent me dissuader de faire tout ce que j’ai envie mais dans ce cas il ne s’agit pas d’un rapport libre mais bien d’un rapport de force – le seul qui n’ait jamais existé. Ne me cassez donc pas les oreilles avec votre liberté objective et morale. Si je suis « libre », puisque vous y tenez, c’est comme un chat échaudé qui craint l’eau froide. C’est l’instinct qui me fait fuir la douleur et non une réflexion transcendantale sur le bien et le mal. Le châtiment m’aura moins appris la responsabilité que la peur et la ruse - et de ce point de vue-là, j’avoue, il n’est pas inutile. La seule chose que nous avons pour survivre, c’est le mensonge ou la fuite. Une seconde d’honnêteté et vous êtes mort. Je le sais, je suis faible, j’ai toujours été faible. Incapable de me défendre contre les autres, il faut donc apprendre à se cacher, à ne rien laisser paraître, à s’endurcir. Occlumancie totale. Apathie souhaitée. La seule liberté que j’aie, c’est retenir mon être. Agir ? Non, activer ma passivité.
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Je ne me suis jamais trompé. Dans la vie, il y a les forts et il y a les faibles mais ni les uns ni les autres ne sont responsables de leur état. La volonté, c’est un don, rien de plus. On est volontaire ou velléitaire selon que les fées se soient penchées ou non sur votre berceau. On est actif ou passif comme on est grand ou petit, blond ou brun, gentil ou méchant. On ne peut demander à une force d’être faible ni à une faiblesse d’être forte. La fleur fleurit, la guillotine guillotine, l’homme bande et la vie continue. La liberté n’a été inventée que pour faire croire qu’une guillotine pouvait fleurir et qu’une fleur pouvait guillotiner. Las ! Il suffit de faire un brin de généalogie de la morale avec Nietzsche pour se rendre compte que ce sont les faibles qui ont inventé la conscience pour culpabiliser les forts. Ce sont ces salauds de faibles qui ont dit que l’on était libre, histoire de faire croire aux forts qu’ils auraient pu faire autre chose que de les asservir, eux les faibles. Depuis, on ne peut rien faire sans s’angoisser, c’est-à-dire sans polluer sa nature dans des considérations anti-naturelles. Depuis qu’on m’a dit que j’étais libre, je n’ose plus rien faire.
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Alors je me venge. Puisque vous m’avez contraint à me reconnaître libre, je vais vous en faire bouffer de la liberté. Liberté, liberté honnie qui fait de ma vie une punition permanente, on va voir si tu auras le dernier mot. Puisque tu as fait en sorte que mon choix devienne mon chagrin, ma souffrance ma faute, ma douleur mon dû, rendons libre, libre jusqu’à la moelle, tout le monde. Eh vous ! Oui, vous qui êtes malade et qui allez bientôt mourir, n’avez-vous pas tout fait pour l’être et pour échapper à vos responsabilités ? La maladie n’est qu’une fuite suprême, vous devriez le savoir. Rien n’échappe à la volonté souveraine, même pas l’héritage génétique. Votre myopathie ou votre mucoviscidose n’est qu’une création de votre être. On se cache dans la maladie comme on se cache sous les jupes de sa mère, voyez Proust, son asthme et sa volonté sournoise de ne pas entrer dans la vie. Si vous êtes épileptique, c’est qu’au fond vous le voulez bien. Fouillez en vous, vous verrez que vos maux vous arrangent. On est cancéreux par paresse, diabétique par caprice, impuissant par indolence. Même dans la voiture qui vous écrase, vous en êtes pour quelque chose. La responsabilité de l’existence est totale, absolue et infinie, c’est vous qui l’avez dit, tirez-en donc les conséquences et ne venez pas pleurnicher. Vos plaintes n’amélioreront ni votre sort ni surtout ceux des autres. Car oui au fait, vous êtes aussi responsable des autres ! Vous êtes aussi responsable de la planète ! Il n’y a pas une famine, une guerre, une catastrophe naturelle où votre responsabilité ne soit pas totalement engagée. Ah si, désolé. Cet enfant qui meurt de faim à dix mille kilomètres de chez vous, c’est à cause de vous. Ce clochard qui gèle derrière la porte de votre immeuble, c’est à cause de vous. Ce type qui se jette du haut de son immeuble, c’est encore à cause de vous. Et cette femme qui se fait violer dans le métro, même si vous ne prenez jamais le métro, vous concerne autant que celui qui l’a violé. Tout le monde est responsable de tout le monde je vous dis. Et chacun est coupable de ce qui lui arrive. Tenez, pour vous rassurer un peu, notre femme violée a aussi sa part de responsabilité dans son viol. Après tout, si elle a choisi le mauvais moment pour passer au mauvais endroit, c’est qu’il y avait bien une raison secrète pour qu’elle le soit. Même l’enfant battu à mort n’est pas totalement innocent et donc mérite ce qui lui arrive. Toute excuse à la souffrance est bidon. Toute circonstance atténuante sera retenue contre vous. C’est que la souffrance est une pénitence - le saviez-vous ? Et celui ou celle qui refusera cette pénitence souffrira dix fois plus. Il n’y a aucune exemption, aucune innocence, aucune injustice. Toute souffrance a un sens. Et si vous vous révoltez contre ce sens, c’est l’enfer immédiat. La souffrance éternelle pour ceux qui n’acceptent pas leur souffrance temporelle, c’est comme ça et c’est bien. Vous êtes religieux ou non ?
Du reste, il faut que les innocents payent pour les coupables. C’est cela le secret de Dieu. La réversibilité des peines et des mérites, telle que l’affirme Joseph de Maistre, est la folie scandaleuse par laquelle Dieu affirme sa prééminence sur nous et assure notre liberté en lui. Rien de méritocrate là-dedans évidemment. Bébés et bourreaux sont au même niveau. La cruauté divine est nécessaire car il n’y a que l’inhumanité qui puisse ouvrir les yeux de l’humanité. La souffrance des enfants force la responsabilité des adultes – et les sauve d’une certaine manière. Un innocent qui périt ramène tant d’âmes perdues que l’on ne peut être contre. La régénération par le sang, voilà la réalité radicale de la liberté. Crucifiez un bébé et admirez le bien que cela va faire autour de vous. Si cela ne suffit pas, crucifiez-en d’autres. Le monde ne s’en portera que mieux après. On les forcera à être libre. On les forcera à être moral. Car la liberté, c’est la morale – mais ça vous l’aviez deviné depuis longtemps non ?
Quant aux bébés, ils iront au paradis.
(S’ils ont été baptisés bien sûr.)
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Vous trouvez cette conception de la liberté un peu « dure », insoutenable, peu épanouissante ? Au moins commencez-vous à comprendre l’effet que la liberté a toujours eu sur moi. Encore un peu et vous ne ferez pas les fiers. Je ne connais pas de méthode plus sûre pour faire comprendre une idée que d’en tirer les conséquences ultimes. Sade procédait ainsi. Que l’on soit partisan de l’ancien régime ou que l’on soit révolutionnaire, catholique ou athée, kantien ou rousseauiste, pacifiste ou belliciste, l’important est de montrer que dans tous les cas cela se termine toujours dans le sang. Et si en plus vous vous croyez libre, on s’empressera de vous dire que ce sang versé est votre fait. Je dois dire que j’adore ça – jouer à être Dieu. Mettre quelqu’un dans les pires situations où il perdra ses parents, sa femme, ses enfants et faire en sorte que cela soit lui le responsable de ces pertes – un peu comme dans Le choix de Sophie de William Styron, vous vous rappelez ? La scène où le nazi demande à Sophie de choisir lequel de ses enfants devra embarquer le train qui mène à Auschwitz. En voilà un choix qu’il est bon ! Tout ce qu’elle a pu se dire pendant l’instant de « réflexion » ! Petit débat intérieur, rapide mais intense. Maternité en contradiction avec elle-même. Qué rigolade ! D’autant que c’est après que l’on intervient, car, croyez-moi, on ne va pas la laisser tranquille tout le reste de sa vie, la mater dolorosa. On fera comme Dieu. On éprouvera sa conscience. On lui torturera l’âme. On lui rappellera sans cesse qu’elle était libre, libre, libre… Faire crever quelqu’un de liberté, ça c’est du grand art. C’est mon art. Au fait, je suis le diable. Je suis le mal. Je suis ce que Dieu permet. Je suis la liberté.
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Diables, démons, surhommes - êtres souverainement libres, sans dieu ni maître, et qui se retrouvent esclaves malheureux d’eux-mêmes. Dans leurs mains, la liberté devient une problématique absurde et suicidaire. Dans Les démons de Dostoïevski, c’est Kirilov qui veut se tuer pour prouver qu’il est libre face à Dieu. « La liberté sera totale quand il sera indifférent de vivre ou de mourir » explique-t-il sans rire à tout le monde. C’est ça, Alexeï Nilytch, et le sexe sera total quand il sera indifférent de baiser ou de ne pas baiser. A la fin, quand le malheureux se flinguera, ce sera autant par mépris de lui-même que par envie de devenir Dieu – l’un allant en fait avec l’autre. L’autodivinisation aboutit toujours à l’autodestruction comme la liberté absolue aboutit au néant.
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Damnation ou néant. Comment ai-je fait pour limiter la liberté à cette alternative ? De quoi veux-je sournoisement me venger ? De ma faiblesse ?
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Il semblerait que les Messieurs de Port-Royal aient trouvé la solution. Dans l’immense (et insoluble) débat entre la Grâce et la Liberté, et qui fut le plus important du XVIIème siècle, l’âme ne trouve sa joie que dans l’acceptation de sa peine. Libres, nous ne le sommes plus que par le souvenir . La liberté n’est qu’une nostalgie de l’être.
En fait, depuis Adam, l’être humain n’est plus dans sa nature pure mais dans sa nature viciée. Notre état est une conséquence du péché originel et rien ne peut nous faire revenir en arrière. Il nous faut donc assumer notre déchéance et espérer que nous serons sauvés malgré tout, sinon malgré nous. La prédestination a ceci d’équivoque que le salut de notre âme ne dépend pas de nous. Voilà qui peut désespérer celui qui croit à la liberté et à l’action humaines – mais voilà qui peut aussi rassurer celui qui n’y croit pas. Si le salut de mon âme ne dépend que de la Grâce de Dieu, je peux vivre dans la panique de n’être pas sauvé autant que dans l’espérance absolue de l’être. En annulant le salut par les œuvres, le jansénisme mortifie ceux qui tiennent à leur autonomie mais réjouit ceux qui ne se remettent qu’en Dieu.
Dans ce dernier cas, la seule liberté qui reste est une liberté de constat. Nous sommes déchus mais nous avons gardé en nous le goût de la béatitude et de la vérité. Comme le dit Pascal dans ses Pensées (édition Sellier) au fragment 164, « nous sentons une image de la vérité et ne possédons que le mensonge » - pensée capitale qui marque à la fois notre grandeur et notre misère. La grandeur de l’homme, et donc sa liberté, est de se reconnaître misérable. « Les hommes sont tout ensemble indignes de Dieu et capables de Dieu ; indignes par leur corruption, capables par leur première nature » dit encore Pascal (fragment 690). L’âme se rappelle sa grandeur passée mais ne peut dépasser sa misère présente. Et c’est pourquoi l’ignorance est un péché. Celui qui ne se connaît pas (misérable) est un pécheur qui refuse par orgueil ou par paresse (celle-ci n’étant qu’un orgueil fatigué) de le faire. Si nous ne sommes pas libres de vaincre notre état de péché, nous le sommes en revanche de le connaître. Lorsque Mme de La Fayette fait dire à la Princesse de Clèves, «je suis vaincue et emportée par une inclination qui m’entraîne malgré moi », au moins affirme-t-elle la connaissance que son personnage a de lui-même. La liberté janséniste rejoindrait par là la seule liberté grecque, à savoir la connaissance de soi-même.
D’autant que c’est par cette connaissance de soi-même que l’on en arrive à la connaissance des choses. Peu importe que l’on soit dans la matrice ou non. Penser est d’abord un acte de foi, c’est poser avant toutes choses le « c’est ». Comme le dit encore Pascal, cartésien malgré lui, dans De l’esprit géométrique, « on ne peut entreprendre de définir l’être sans tomber dans cette absurdité : car on ne peut définir un mot sans celui-ci, "c’est". » Inutile donc de se torturer sur la validité de nos premiers principes – arbitraires ou non, nous ne pouvons rien sans eux, même les dénoncer. Voyons d’abord ce que nous pouvons en faire. Plus tard, la Grâce consacrera ces premiers « instincts ».
Pour le reste, inutile de s’acharner à chercher le vrai, nous ne le trouverons pas sans Dieu, et d’ailleurs quand nous serons épuisés par cette recherche vaine, nous pourrons nous reposer en Lui. « Il est bon d’être lassé et fatigué par l’inutile recherche du vrai bien, afin de tendre les bras au Libérateur » conclut Pascal (fragment 524). Ainsi, le libre arbitre dicte moins nos actes que nos pensées, moins nos intentions (toujours mauvaises) que nos intuitions. Je ne suis pas libre de choisir, mais je suis libre de comprendre intellectuellement mon choix. Enfin, la fatigue et la lassitude peuvent faire beaucoup pour le salut de mon âme. Puisque je ne sais que m’abandonner à ce qui me perd, autant m’abandonner à ce qui pourra me sauver. Contre toutes mes inclinations actives et coupables, je peux trouver dans le repos en Dieu l’inclination suprême. A la manière de madame de Clèves, je peux alors renoncer à cet univers brisé, livré aux seuls apparences, abolir « les passions et les engagements du monde » et ne plus penser qu’à l’autre vie. Nous nous abandonnions à nos désirs, nous nous abandonnerons désormais à Dieu – désir suprême. En Lui, tout ne sera que repos, calme et sécurité. La liberté, c’est renoncer au sexuel et au social.
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L’important n’est donc pas tant d’être libre que de se définir libre. Car même si la liberté est un leurre (mais pas plus que la vie ou l’amour), elle nous offre des conditions de possibilité d’existence infiniment plus riches que la « non-liberté ». La liberté est le meilleur des mondes possibles. En elle résident mon intérêt, ma joie et mon salut. Si une seule fois dans mon existence, je pouvais faire ce que je veux et ne pas faire ce que je ne veux pas, je serais content d’être né.
Cet article est paru dans le numéro deux des Carnets de la philosophie, « La liberté est-elle possible ? », de janvier dernier.